Le contexte social dans la branche professionnelle des IEG n’aura jamais été aussi tendu ces dernières années. Face à l’austérité salariale, les suppressions d’emploi, la dégradation des conditions de travail, les quatre organisations syndicales représentatives à EDF (CGT, CFE CGC, CFDT, FO) se sont engagées dans un mouvement intersyndical le 7 mars 2017.
Le CCE du 24 février 2017 était l’occasion de réaffirmer les revendications du personnel. La FNME-CGT a donc proposé aux autres délégations de quitter la séance après lecture des déclarations d’actualité. Elles ont donné une suite favorable à notre proposition et les quatre délégations ont refusé d’aborder l’ordre du jour de cette séance.
Vous trouverez ci dessous la déclaration lue par la délégation FNME-CGT :
Déclaration liminaire FNME CGT au Comité Central d’Entreprise du 23/02/2017
Le mouvement interfédéral du 31 janvier 2017 a largement mobilisé le personnel, dans la totalité des métiers et entreprises des industries électriques et gazières. Ils contestent avec force les politiques qu’ils subissent ces dernières années.
La FNME-CGT poursuit la lutte et mobilise actuellement dans tous le pays à travers d’initiatives variées autour de nos revendications nationales : Salaires, emplois, l’avenir de nos industries et nos activités sociales.
En effet, les agents sont en proie à une austérité salariale injuste et indigne d’une entreprise comme EDF. Le gel historique du SNB, la diminution drastique des avancements au choix et demain la fiscalisation des frais de déplacement pèsent durablement sur le pouvoir d’achat des salariés. Et pourtant, l’argent existe puisqu’EDF et Engie versent en moyenne 5,4 Milliards d’euros de dividende par an.
Les agents subissent également les suppressions aveugles et massives d’emplois, dans toutes les directions de l’entreprise, qui dégradent le service rendu ainsi que les conditions de travail du personnel.
En particulier, la situation des entités tertiaires, qui sont en première ligne dans la destruction d’emploi nous préoccupe pleinement. La FNME-CGT revendique qu’elles soient considérées comme essentielles aux finalités de l’entreprise et que l’on cesse d’en faire la variable d’ajustement de la politique financière de l’entreprise. Tout au contraire, avant d’entamer une énième évolution au nom du fumeux projet CAP 2030, nous souhaitons qu’un bilan soit fait sur le fonctionnement de nos fonctions supports, au service de l’efficacité générale de notre entreprise, et que cesse cette fuite en avant, encouragée par des directeurs qui ont fait du mépris une méthode de management. Des réponses urgentes sont à apporter face à la dégradation des conditions de travail, et du mal être qui gangrène nos services. Votre projet de création de la Direction Transformation et Efficacité Opérationnelle, que vous souhaitez aborder ce jour au CCE, s’inscrit dans un contexte dégradé que nous n’avons eu de cesse de dénoncer. Cette situation nous conduit à porter une appréciation négative sur ce projet. S’il s’agit d’aller encore plus loin dans l’essorage des femmes et des hommes des fonctions supports, de poursuivre votre politique prédatrice comme pour les approvisionnements ou encore la comptabilité dans la DSEI, vous ne trouverez certainement pas d’alliés à la CGT.
Tout au contraire, la FNME-CGT exige que des emplois soient crées autant que nécessaire, à partir des besoins sur le terrain, dans nos usines, dans nos bureaux, dans nos boutiques. Les calculs d’apothicaires de la direction générale de l’entreprise n’ont pas de sens quand il s’agit de service public de l’électricité.
Chacun connait l’attachement du personnel à son entreprise et à l’outil de travail. Ce même outil de travail que vous attaquez sans cesse depuis plusieurs années. Nos barrages hydrauliques, la Centrale de Fessenheim, nos centrales thermiques… les exemples ne manquent hélas pas. Sacrifiés au nom de la libéralisation du marché de l’électricité qui n’a bénéficié à personne, hormis les marchés financiers. Dans le même esprit de sacrifice la vente de la moitié de RTE est toujours aussi scandaleuse aux yeux de la CGT et votre dossier du jour qui fait état de la demande auprès des instances technocratico capitalistes bruxelloises ne constitue qu’un élément de politesse auprès de ces marquis pour une ligne politique qui tend à briser toutes les entreprises intégrées de Service Public…
La délégation FNME-CGT soutient les travailleurs en lutte qui décident ainsi d’agir face à l’inacceptable. Nous serons à leur cotés dans toutes les initiatives qu’ils décideront afin d’amplifier le mouvement et construire la riposte nécessaire à ces injustices.
La délégation FNME-CGT quittera cette séance après lecture de ses déclarations d’actualité et liminaires et après écoute des autres délégations. Nous ne siègerons pas dans cette séance, conformément à l’esprit de l’interfédérale, et nous exigeons la prise en compte sans délais des revendications exprimées depuis des semaines sur les salaires et l’emploi par le plus haut niveau de l’entreprise.