Pierre Todorov, Secrétaire Général d’EDF SA, a signé une décision cet été visant à engager, dans les années à venir, le regroupement de l’ensemble des métiers approvisionnements, archivage et gestion des parcs automobiles au sein de la DSP. La CGT considère qu’il est nécessaire d’en débattre avec vous pour défendre au mieux vos intérêts.
La genèse du projet
Sur les années 2013-2015, la CGT a constaté que la DSP récupérait, sans réelle concertation avec les agents, les activités d’approvisionnement de certaines unités, notamment celles de hydrauliques (UP Est…), du CNPE de Dampierre, ainsi que d’autres du domaine ingénierie (UNIE, CNEPE…). Nous nous doutions qu’après ces expérimentations sur des métiers très divers, EDF reviendrait avec l’idée de regrouper l’ensemble des approvisionnements.
Sur proposition de la CGT, et après consensus des organisations syndicales, le CCE EDF SA a fait réaliser une expertise par le cabinet IDEFORCE autour de la filière approvisionnements et de ses salariés. Cette expertise visait à mieux comprendre la filière, ses salariés et les enjeux.
Le projet de la direction
La direction envisage donc :
– D’une part de créer une animation nationale de la filière approvisionnements, permettant d’harmoniser les entités assurant des approvisionnements en termes de doctrine, de pratiques, de SI, de formation etc…
– Engager une mutualisation totale des approvisionnements au sein de la DSP. C’est-à-dire que les emplois d’approvisionneurs seront rattachés à la seule DSP, même s’il est affiché, transitoirement, un maintien des lieux de travail.
Les questions que pose la CGT
En séance du comité central d’entreprise de décembre 2016, les questions posées par la délégation CGT portaient sur le dossier tel qu’il nous était présenté : L’équation affichée par la direction « Mutualiser les approvisionnements = moins d’emplois = des économies ». L’équation affichée par la direction n’est pas à même de garantir l’efficacité réelle du processus, la qualité, les conditions de travail du personnel.
Sur le volet animation, nous partageons le constat qu’il n’existe pas, à proprement parler, d’animation nationale de la filière approvisionnements. Nous ne pouvons dire à ce stade si l’animation confiée à la DSP est la meilleure solution, ou s’il est nécessaire de laisser davantage de latitude aux entités locales. En revanche, la mutualisation totale des approvisionnements au sein de cette même DSP est un sujet de préoccupation.
Le métier d’approvisionneur ne se résume pas, selon nous, à saisir des commandes sur PGI. Il s’agit d’une interface complexe, permettant à la fois la performance du processus achat-approvisionnement, d’assurer la sécurité financière, mais aussi permettre aux métiers (les prescripteurs) d’avoir la bonne prestation au bon moment avec une réelle compréhension mutuelle des besoins et contraintes. Elle intègre souvent une activité de veille sur les marchés-cadres, leur bon fonctionnement, et un rôle d’alerte si nécessaire.
Le REX des reprises précédentes par la DSP est également absent. D’ailleurs, le professionnalisme des approvisionneurs de la DSP est démontré. Toutefois, il n’y a pas de réelle analyse de la capacité de l’organisation à absorber des approvisionnements pour des domaines aussi variés, allant du tertiaire à l’ingénierie en passant par les différentes filières de production. D’ailleurs, dans bien des cas, la DSP n’a jamais repris la totalité des approvisionnements. Parfois il ne s’agit que des flux courts, et dans d’autres cas des flux longs. Un retour d’expérience parait indispensable.
A minima, la qualité de réalisation de l’activité ne peut souffrir d’une régression par rapport à l’existant. L’éloignement approvisionneurs – prescripteurs, et le remplacement d’une coopération entre collègues par une relation « client-fournisseur » risquent de fragiliser l’activité.
A noter également qu’un deuxième opérateur mutualisé d’approvisionnements existe à EDF : la DSG (Direction des services généraux – Secrétariat général) totalement oubliée de l’analyse de la direction d’EDF.
Enfin, et ce n’est pas le moindre des problèmes, une centaine d’emplois à minima risque de disparaitre via ce projet, et que dans le même temps les implantations locales seraient tout simplement supprimées. Pour rappel, les activités d’approvisionnement de la DSP actuellement réalisées sur 3 sites (Chartres, Clamart, St Denis…) se verraient, aux dires de la DSP, concentrées sur un seul.